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Jean-Baptiste-Victor Proudhon (1758-1838)

Mémoires 2


Sa maison paternelle

Cette maison ne se distinguait des autres que par cette inscription surprenante gravée par Jean-Baptiste Victor lui même sur le linteau de la porte d'entrée (comprenne qui pourra !)

Beatus ille qui, procul negotiis,
Paterna rura bobus exercet suis.

Heureux celui qui, loin de ses affaires,
travaille la terre paternelle avec des bœufs à lui.

 

Maison Natale
de
J.-B.-V. Proudhon

Cartes postales
premier jour

Les maisons natales

 

Elle fut détruite en 1872 par un incendie. Claude-Joseph PROUDHON (1819 - 1895) l'un des petits fils de Claude-François, l'a remplacée par un autre bâtiment moins vaste, d'une architecture toute différente et à un emplacement sis à quelques pas de l'autre.



Architecte de sa maison

La maison paternelle étant devenue trop étroite pour recevoir sa famille, il construisit, à quelques pas de celle-ci au nord, avec ses premières économies, une habitation plus vaste, mais non moins rustique que la précédente. Sans doute, il possédait à Ornans une maison que distinguent sa tourelle féodale, ses fenêtres gothiques, ses grands appartements lambrissés, décorés de tapisseries et de portraits de famille ; mais il préférait à ce séjour, celui de Chasnans, où il était heureux de retrouver ses amis d 'enfance dont il avait toute la confiance; il préférait à ce luxe, la simplicité de la maison qu'il avait élevée et dont il fut le seul architecte.

D'épaisses murailles, rappelant, sinon par leur élégance, du moins par leur solidité, les constructions romaines, supportent une lourde toiture en laves, dont la charpente, bardée de fer peut braver les injures du temps pendant des siècles. Chaque ouverture est protégée, contre l'incendie extérieure, par de doubles volets en fer; à la confection de ces travaux, il n'a pas employé moins de 12 000 kilogrammes de métal, et nul autre que lui n 'a jamais connu les sommes énormes qu'il dépensa pour cette construction.

En prenant toutes ces précautions, on eût dit que Proudhon prévoyait le jour ou un incendie détruirait presque en entier le village de Chasnans et n 'épargnerait sa maison que grâce à son extrême prudence.

Cette maison a été cédée en 1858 par son fils Camille à l'un de ses parents, Fortuné (1822 - 1889), frère de Claude-Joseph (1819-1895). Elle n'a été protégée de l'incendie de 1872 que par sa couverture en laves et ses volets garnis de fer du côté du village. Un mur fermait une cour et un jardin ou l'on entrait par une porte monumentale. Dans le même style, Jean-Baptiste Victor a fait faire un mur d'enceinte formant le beau verger, à côté de la maison.

A l'intérieur, on dirait un couvent: un long corridor dessert sept ou huit pièces, meublées avec une simplicité que nos habitudes modernes de confon et d'élégance ont fait oublier depuis longtemps. A la cuisine, un vaste foyer réunissait, pendant les fraîches soirées d'automne, les élèves et les amis dont le bon doyen se plaisait à s'entourer; et c 'est là, qu'à la lueur d'un sapin embrasé, il racontait quelque histoire de sa jeunesse, entonnait une chanson du temps passé, ou bien encore engageait sa fille à chanter des hymnes ou des cantiques, dont il aimait le rythme simple et cadencé.



Un seviteur passionné

Fatigué d'une journée passée tantôt avec ses livres ou ses amis, tantôt au milieu des ouvriers qu'il dirige ou de ses paroissiens qu'il aide de ses conseils, le bon pasteur se retirait de bonne heure : le lendemain on le retrnuvait, comme la veille, prêt à se partager entre le travail, ses amis et ses enfants.

Toujours absorbé pas la préparation de ses traités, le moment du départ le surprenait à sa table de travail ; il ne s 'arrachait à ses livres qu'au moment où la voiture était à sa porte et, pour tout bagage, il emportait son manuscrit et ses notes enveloppés dans une serviette.



 

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