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Jean-Baptiste n'était ni brillant par la parole, ni disert. Cette parole était lente et familière, négligée parfois. Son accent franc-comtois dominait son discours (mais pourquoi l'aurait-il caché ?). Cependant, sa rigueur de pensée, ses démonstrations juridiques restaient inattaquables, quand il travaillait à une affaire. |
Loin d'imiter ces vieillards chagrins qui
considèrent toujours le temps présent comme une période de décadence, il disait je
soutiens que la jeunesse est plus laborieuse et mieux élevée qu'autrefois.
Bel hommage à ses élèves qu'il défendait quand ils étaient impliqués par exemple
dans une rixe mortelle avec les officiers de Besançon en 1790, ou encore persécutés à
cause de leur loyalisme pour Napoléon en 1815.
Le maître Proudhon, qui regardait le Droit comme l'école de la probité, vouait à l'empereur "le Héros", l'animateur du Code Civil, un grand attachement. Il aimait rappeler cette faveur particulière de Napoléon : l'avoir inscrit de sa propre main à la première Chaire de droit de Dijon (décret de Municli 1806).
S'il admettait le serment civique des prêtres, il restait
fidèle à sa foi et à ses idées. Aussi, il a été inquiété tour à tour :
- par les factieux, les insermentés, bien qu'il ait favorisé leur évasion en les
recueillant même dans sa maison
- par des jacobins exaltés qui trouvaient de la mollesse, de l'attentisme dans ces
décisions de jugement, en tant que juge au district de Pontarlier, puis juge de paix à
Nods.
Il exerçait sagement ses fonctions encore au tribunal de Besançon, limitant les
exécutions de prêtres (insermentés, émigrés) au prix de ses deniers, de sa vie (an 6
notamment).
C'est en quittant Chasnans pour revenir à Dijon que le
13 Novembre 1838, il ressentit les premières atteintes du mal qui devait nous le ravir.
!l ne s'en inquiéta pas d'abord et continua sa route.
Mais la maladie devint de plus en plus grave... il reçut l'extrême onction et
quelques jours après, il rendit son âme à Dieu.
Ses élèves l'ont accompagné, pleurant sa dépouille et pour honorer sa mémoire, la
Municipalité de Dijon a décidé que la rue qu'il avait habitée pendant trente deux ans,
porterait désormais son nom.
Par une heureuse inspiration, ses fils n'ont fait graver sur la pierre de sa tombe qu'une
croix avec ces mots
PROUDHON, 20 novembre 1838
Ainsi son épitaphe fut simple comme sa vie.
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