Mémoires 4 Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865)
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Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865


Mémoires 4 :

Son Portrait

Le caractère de Pierre-Joseph, c'est un peu celui des Proudhon ... Indépendant, fier, opiniâtre, révolté contre les causes injustes.

Autoportrait

Notons qu'il n'a pas que des Proudhon ; ses ancêtres maternels sont eux aussi fier et indépendants. Sa mère lui répétait souvent qu'il ressemblait à son grand-père "Tournési", ce grand-père cité comme l'exemple de celui qui a l'audace de résister aux prétentions des seigneurs.



La fin de sa vie

L'appétit commençait à partir. Adieu les excursions au bois, Les courses dans Les champs ! Il ne marchait plus; il se défaisait, se décomposait. La toux est devenue plus fréquente ; à présent, il se refuse à manger; parce que la mastication le fatigue et I 'étouffe. Il y a quinze jours, ses crises étaient à peine d'une ou deux par semaine; maintenant, il vit dans une crise continue... (Extrait d'une des dernières lettres de Pierre-Joseph dictée à sa fille Catherine, alors âgée de 14 ans).

Pierre-Joseph PROUDHON meurt quinze jours plus tard, le 19 janvier 1865.



Réflexion sur la foi

 

"Chez nous, on avait la foi du charbonnier. On aimait mieux s 'en rapporter à monsieur le Curé que d 'y aller voir".

J'entendais ma mère chanter tel cantique:

"Chrétiens, contemplons les fléaux dont Dieu punit nos crimes!...

Pierre-Joseph avait retenu cette boutade de son vieil oncle Jean-Baptiste dit "Brutus" (1777-1857) "La religion est aussi nécessaire à l'homme que le pain et aussi pernicieuse que le poison".

C'est à l'occasion d'une mission prêchée à Besançon en 1825 que le~ premiers doutes lui viennent. Et c'est alors qu'il cesse de pratiquer le culte. Il avait environ seize ans. Il abandonne les idées reçues selon lesquelles, entre autres, nous étions comme des néants devant une majesté invisible, à qui nous donnions "Le ciel pour dais et la terre pour escabeau".

Citons une anecdote plaisante rapportée par lui

"J'étais allé passer une semaine à la campagne avec mes cousins de la gauche, raconte PROUDHON. Le hasard voulut que nous nous trouvassions logés dans une grange qu'habitait une autre famille de cousins, mais de la droite. Tous les soirs, on faisait en commun la prière. Un jour, dans un accès de dévotion, celui qui en était chargé - c 'était un cousin de la droite - commença une enfilade de Pater et d'Ave pour une multitude de grâces spéciales dont il pensait que chacun des assistants devait sentir autant que lui-même l'urgence et le prix: un Pater et un Ave pour obtenir la grâce de ceci, un Pater et un Ave pour obtenir la grâce de cela. On était à cinq, et la kyrielle ne finissait pas. Tout à coup, un des PROUDHON de la gauche se lève, met son bonnet et dit "tu nous ennuies avec tes Pater ; moi, je ne veux point de grâces".

Ce fut un éclat de rire universel.

"Depuis, il m'a été impossible, quelque envie que j'en eusse, de prier Dieu".

Plus tard, Pierre-Joseph, libéré de toutes les idées reçues sur Dieu, pouvait écrire (et ce sera notre conclusion)

"Le moindre progrès que l'homme ignorant, délassé et trahi, accomplit vers le bien, l'honore sans mesure".

 



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